Nous avons eu, hier, un débat et un scrutin public sur la mise à mal du travail à temps plein auquel nous sommes tous très attachés sur ces bancs. Je remercie M. le rapporteur de rappeler l'esprit dans lequel nous avons travaillé en commission sur cette question.
Monsieur le ministre, vous avez déclaré hier que vous essaieriez de me convaincre ; or, je suis désolé, vous ne m'avez pas convaincu. Vos arguments et vos exemples sont sympathiques mais ne tiennent pas la route. Si le contrat de génération est un CDI à temps plein, le texte prévoit que l'entreprise « maintient dans l'emploi » ; il n'est nullement précisé que l'entreprise « maintient dans l'emploi à temps plein ». Il est donc possible de signer un CDI à temps plein et de faire évoluer le temps de travail par la suite. Après avoir signé un CDI à temps plein, le salarié peut tout à fait demander une réduction de son temps de travail pour les raisons que vous avez évoquées.
Tout comme le rapporteur, ce qui nous paraît essentiel dans ce texte, c'est la lutte contre la précarité des jeunes. Aussi, je comprends d'autant plus mal le passage éventuel à 80 % de la durée hebdomadaire du travail à temps plein, que la formation doit être réalisée dans le cadre du contrat de travail. Je ne comprends pas votre exemple du père allant chercher ses enfants à l'école le mercredi. Cet exemple est sympathique, je le répète, mais si la formation s'effectue dans le cadre du contrat de travail, encore une fois, je ne vois pas l'intérêt pour le salarié de ne pas travailler à temps plein.
L'objectif des députés siégeant sur tous les bancs est bien de lutter, j'y insiste, contre la précarité professionnelle.