Il est vrai que nous reviendrons sur cette question à l'occasion de l'examen d'autres textes, notamment celui relatif à l'égalité professionnelle ou lors de la discussion de la « grande loi » sur l'égalité hommes-femmes promise pour le mois de mai. Monsieur le rapporteur – je rappelle que vous êtes également le vice-président de la délégation aux droits des femmes –, j'apprécie vos arguments mais un tout petit peu moins votre conclusion à laquelle je mettrais des bémols.
Le contrat de génération, on l'a dit, doit permettre aux jeunes d'entrer dans le monde du travail à temps plein. Or, en France, le recours au temps partiel, qui s'est développé depuis les années 1990, concerne aujourd'hui 5 millions d'actifs, dont 83 % de femmes quel que soit leur âge, alors que seuls 6 % des hommes travaillent à temps partiel. Ce temps partiel est le plus souvent subi, monsieur le ministre. Si le taux d'emploi des femmes est de 64 %, il tombe à 50 % dès lors qu'il s'agit du travail à temps plein. Lors de la discussion sur les retraites, on a bien constaté les effets catastrophiques de l'emploi à temps partiel sur le montant des pensions : à petit boulot, petit salaire, petite retraite. Il ne faut donc pas ouvrir une brèche dans le contrat de génération : il faut le laisser à temps plein.
Quant à votre exemple, monsieur le ministre – qui nous a presque fait pleurer –, des jeunes pères qui, au détriment de leur carrière, vont chercher leurs enfants à l'école le mercredi, je vous rappellerai qu'en quinze ans, ils ont pris en plus, à leur part, huit minutes du temps familial. Je ne suis donc pas certaine qu'ils soient bien nombreux à correspondre à votre exemple.