Je tiens à vous remercier, vous et votre équipe, pour les progrès, considérables et incontestables, qui ont été accomplis depuis votre nomination. Il suffit, pour s'en convaincre, de se souvenir de ce qu'était France 24 il y a quatre ou cinq ans.
Dans les temps difficiles que nous vivons, l'image de la France à l'étranger passe – nous pouvons le vérifier à chacun de nos déplacements – par les instituts et les lycées français, et par l'audiovisuel extérieur.
Vous soulignez à juste titre les changements intervenus dans le monde et les conséquences qu'en tirent certains pays amis, qui sont aussi nos concurrents, en termes de moyens. Nous devons sans tarder nous pencher sur cette question. Alors que d'autres pays accordent la priorité à l'audiovisuel extérieur, nous devons être très attentifs à cette démarche. Ainsi, le projet de diffusion en espagnol apparaît très important, cette langue étant parlée dans une partie du monde où il nous faut développer notre influence.
Je souhaite cependant, non sans précaution, vous adresser une remarque. Ancien journaliste, je suis attaché à la liberté, comme vous l'êtes à celle de votre rédaction. Dans la période très troublée que nous traversons ont fleuri des émissions de débat en direct qui réunissent autour d'une table des journalistes de votre rédaction, que je ne mets nullement en cause, et une ribambelle d'invités en tous genres – experts ou pseudo-experts, intellectuels ou pseudo-intellectuels, voire intellectuels d'opérette, généraux ou colonels à la retraite qui feraient mieux de consacrer leur temps libre au golf ou au tennis plutôt qu'à l'analyse de la situation du monde. Je ne citerai pas de noms, pour ne pas être désobligeant, mais on se demande pourquoi tous ces gens sont invités. Certains ne le sont heureusement qu'une seule fois, car on s'aperçoit bien vite de la méprise, mais ne faudrait-il pas les sélectionner plus attentivement dès le départ ?