Une fois n'est pas coutume, je ne parlerai pas de francophonie ; je me contenterai d'une remarque, d'une suggestion, et d'une proposition.
Les deux principales chaînes d'information continue transmettent essentiellement de l'anxiété, de mauvaises nouvelles et une vision triste du monde. Elles suscitent une angoisse perpétuelle ponctuée d'allers et retours assez fréquents vers des pages de publicité. Tout cela ressemble plus à une sorte de « pornographie médiatique » qu'à de l'information véritable. Sans doute, le secteur public adopterait-il une approche plus éthique et plus informative, mais, en tout état de cause, celle qui nous est proposée aujourd'hui m'inquiète beaucoup – je pense, par exemple, comme François Loncle, au choix arbitraire des invités. Il faudrait travailler sur l'impact réel que peuvent avoir ces chaînes sur l'opinion.
Je suggère que France Médias Monde ait plus souvent recours aux 2,5 millions de nos compatriotes qui vivent à l'étranger. Ce ne sont certes pas des journalistes professionnels, mais leur expérience de la vie réelle des pays où ils résident pourrait être mise à profit.
Je propose enfin que les membres de nos deux commissions engagent ensemble une démarche auprès des autorités afin de demander que RFI émette sur tout le territoire national, la station n'étant aujourd'hui accessible que dans la région parisienne. Je réitère cette requête année après année sans jamais obtenir de réponse : dans le meilleur des cas, on esquive poliment. RFI est un outil d'éducation populaire qui délivre une compréhension du monde permettant de sortir de l'isolement d'un imaginaire national de plus en plus affirmé, qui mène à d'inquiétants replis. Peut-être l'anxiété que l'on nous inocule en permanence refluerait-elle si, dans tout l'Hexagone, nos compatriotes avaient la possibilité d'écouter RFI.