Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 11 décembre 2015 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Article 15

Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics :

Comme ministre, il me revient évidemment de veiller à ce que des engagements aussi solennels que ceux pris par le Président de la République française à l’Assemblée générale de l’ONU soient tenus. Ils le seront !

Que l’on dise ensuite que ce serait encore mieux si l’on donnait plus, c’est une évidence dans ce domaine comme dans bien d’autres, sachant que ce domaine-là nous tient particulièrement à coeur. Mais vous faites, nous faisons déjà un effort considérable.

C’est pourquoi je ne peux pas être favorable à ces propositions – même si je ne suis pas certain de pouvoir dire que je suis défavorable à l’amendement de la commission car, si j’ai bien compris, le débat a été serré et le vote a tenu à une voix. La générosité, elle est là, nous la traduisons, vous allez la traduire avec ces 100 millions d’euros de plus par rapport à l’année dernière. La perspective, elle est là, avec 2 milliards de plus d’ici à 2020, sachant aussi que la réforme de l’Agence française de développement permettra, en adossant cet établissement à la Caisse des dépôts et consignations, de mobiliser encore plus d’argent pour l’aide au développement.

Voilà ce qu’est la politique du Gouvernement, et je souhaite vraiment que, sur ce point, nous affirmions notre générosité. Cette générosité, elle est bien là. Vous pouvez être fiers de ce que vous allez voter tant dans cet article et que dans les crédits budgétaires affectés au ministère de la coopération. Mais, à un moment donné, il faut aussi dire que 160 millions de plus, c’est 160 millions de déficit de plus et que l’on ne peut pas, à ce stade, aller jusque là.

Si je vous ai parlé avec un peu de flamme, c’est parce que je tiens beaucoup à cet engagement et parce que je tiens beaucoup à ce que l’on augmente la participation de la France au développement des pays les plus en difficulté, tout particulièrement – nous l’avons vu ce matin avec le vote au sujet de la taxe sur les transactions financières – pour les aider à faire face au réchauffement climatique.

C’est cela, notre politique. Mais je pense qu’à un moment donné, vouloir trop en mettre, c’est se mettre en danger de ne plus en mettre.

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