Intervention de Cécile Duflot

Séance en hémicycle du 11 décembre 2015 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Article 15

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Duflot :

Je ne crois pas, madame Dalloz, que ce soit un débat interne pour qui que ce soit. Nous avons ici, à l’échelle de la France, la caisse de résonance de ce qui se passe en ce moment au Bourget. Dans la négociation qui s’y déroule, chaque pays a toutes sortes de raisons pour être moins allant sur tel ou tel sujet. Aujourd’hui, la France consacre 0,36 % de son PNB à l’aide publique au développement. Or l’objectif fixé par l’ONU s’élève à 0,7 %. Certains pays en Europe, pas forcément ceux auxquels on s’attend, le respectent. Le Royaume-Uni, par exemple, assume de consacrer 0,7 % de son PNB à l’aide au développement, et c’est une majorité de droite qui a validé ce choix.

Pourquoi ? Parce que c’est notre intérêt. Sans cette solidarité-là, c’est aussi notre intérêt qui serait mis en cause.

Évidemment, il y a toujours de bonnes raisons de ne pas le faire. Pour Bruno Le Roux, faire plus signifierait que l’on n’est pas content de ce que l’on a déjà fait. Mais la seule question qui vaille est : fait-on suffisamment ? Oui ou non, savons-nous aujourd’hui bien gérer l’adaptation au dérèglement climatique ? La réponse est non ! Cela a-t-il des conséquences à l’échelle de la planète ? La réponse est oui ! L’année 2014 aura été la première année où le nombre de déplacés climatiques a dépassé le nombre de réfugiés pour cause de conflit.

Il est donc évident qu’il faut prendre des décisions, et que ces décisions sont parfois compliquées. L’Assemblée, après un vrai débat, en avait pris une, remise en cause par la suite. Vous allez répétant que « c’est déjà ça », monsieur le ministre. Mais le principe même de la discussion budgétaire est de faire des choix, et d’autres, choix, très coûteux, ont été faits. Sont-ils plus durablement utiles ? Pour ma part, je pense qu’il est très important de faire cet effort supplémentaire, somme toute très limité, pour l’aide publique au développement, ou plus exactement de ne pas accepter de revenir sur l’effort supplémentaire que nous avions décidé. Il y a toujours des tas de bonnes raisons de ne pas le faire, sauf que c’est maintenant, au moment où l’on a du mal à conclure les négociations au Bourget précisément à cause de la question du financement de l’aide au développement et de l’adaptation, que c’est nécessaire !

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