Intervention de Harlem Désir

Séance en hémicycle du 16 décembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement sur des sujets européens — Libye

Harlem Désir, secrétaire d’état chargé des affaires européennes :

Madame la députée, la menace que Daech fait peser sur la Libye ne cesse de s’accroître, et la France, avec ses partenaires, est déterminée à y faire face. Il est hors de question que la Libye devienne une zone de repli pour Daech – qui se trouve sous pression en Syrie et en Irak.

La division du pays fournit un terreau propice aux terroristes. La restauration de l’unité politique du pays est donc notre priorité absolue. La situation exige, par conséquent, l’établissement d’un gouvernement d’unité nationale, seul capable de combattre efficacement la menace terroriste, avec le soutien de la communauté internationale.

La réunion ministérielle de Rome, qui s’est tenue ce week-end, a permis de réunir tous les partenaires internationaux de la Libye, qui sont tous animés d’un sentiment d’urgence. Nous ne pouvons en effet attendre plus longtemps la formation de ce gouvernement d’unité nationale.

C’est sur la base de ce soutien unanime que M. Martin Kobler, nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye, a décidé de réunir les Libyens de tous les camps pour signer l’accord négocié par les Nations unies depuis maintenant un an.

Cette signature devrait intervenir demain au Maroc, à Skhirat, et ouvrir ainsi la voie à la formation, avant la fin de l’année, d’un gouvernement d’union nationale. Tel est en tout cas notre souhait.

Nous travaillons activement, avec nos partenaires, à soutenir cette avancée qui doit ensuite se traduire par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies confirmant le soutien de la communauté internationale à ce gouvernement d’union nationale. Si cela est nécessaire, il faudra que des sanctions soient adoptées à l’égard de ceux qui se mettraient en travers de ce processus de réunification nationale de la Libye. Ce travail est absolument indispensable.

Nous préparons également une résolution qui doit permettre de donner une base à un appui civil et sécuritaire au nouveau gouvernement qui devra siéger à Tripoli, car cette ville est la capitale de la Libye. Avec nos partenaires – de l’Union européenne et avec les autres – dans ce processus, nous nous préparons à entamer avec ce gouvernement une coopération intense en matière de lutte contre le terrorisme et contre les trafics de migrants.

L’étape qui va être franchie demain est donc cruciale : il s’agit d’un enjeu prioritaire pour notre sécurité, pour celle de la région et de tous les pays voisins de la Libye, en particulier pour la Tunisie.

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