Intervention de Emmanuel Macron

Séance en hémicycle du 16 décembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement sur des sujets européens — Banque centrale européenne

Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique :

L’indépendance de la Banque centrale européenne ne le permet pas, monsieur le député, vous le savez bien.

En rachetant des actifs pour accroître son bilan, la BCE, qui accompagne le cycle, permet de soutenir l’activité, quand bien même le niveau d’emploi, comme la croissance, en Europe et dans la zone euro, restent insuffisants.

Parallèlement, la Banque centrale américaine – nous verrons les décisions qu’elle prendra ce soir – a connu sept années de taux très bas, dans une économie caractérisée par la reprise et le plein-emploi. Il y a fort à parier que cet ajustement américain n’emportera pas de conséquence dramatique sur les taux européens, à condition que la BCE poursuive dans la voie qu’elle a prise.

Vous avez également raison de rappeler, madame la députée, que tout cela s’installe dans un triptyque. Premièrement, il faut continuer une politique monétaire la plus accommodante possible, pour permettre la relance. Deuxièmement, chacun des pays concernés doit poursuivre les réformes. Vous pouvez penser que le CICE et le Pacte de responsabilité sont insuffisants. Ils représentent pourtant un choc fiscalo-social de deux points de PIB. Dans les autres pays de la zone euro, je ne vois pas de choc de relance équivalent, en termes de compétitivité. C’est la réalité et il fallait le faire, même si l’on peut regretter de ne pas l’avoir fait plus tôt – mais je ne veux pas lancer de polémique à cette heure.

Ce dispositif doit s’accompagner d’autres mesures structurelles, que nous avons lancées. Le Premier ministre a fait référence à plusieurs décisions qui seront prises dans les prochaines semaines : elles viendront accompagner ce que nous conduisons depuis maintenant deux ans sur les différents marchés du travail et des biens et services, pour moderniser notre économie.

Troisièmement, une politique de relance de l’investissement public et privé, au niveau européen, est nécessaire : c’est le plan Juncker et, bien au-delà, toutes les initiatives que nous devons continuer à prendre.

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