Une grande ambivalence demeure quant à la notion d'État actionnaire, qui doit concilier son rôle de stratège et la recherche de la meilleure rémunération possible des participations publiques. J'ai présenté en 2012, avec mon collègue Camille de Rocca Serra, un rapport d'information relatif à la situation financière et aux perspectives d'EDF et d'AREVA, et cette année, avec Hervé Mariton, un rapport d'information sur les perspectives de développement d'AREVA et l'avenir de la filière nucléaire. Ce dossier montre quel investisseur peu avisé a été l'APE – et le rapport de 2012 eût-il été lu que l'entreprise aurait peut-être échappé aux difficultés qui l'ont frappée en 2015.
Puisque nous sommes dans la période de l'Avent, j'accepte l'augure d'une Agence nouvelle, telle que vous nous l'avez décrite, mais comment peut-on être omniscient au point de juger de tout, dans tous les secteurs, sans difficulté ? Des personnes issues des mêmes grandes écoles, du même sérail, peuvent-elles avoir suffisamment d'esprit critique pour garantir que les entreprises dans lesquelles l'État a des participations sont gérées avec tout le bon sens requis ? Ce problème de fond nous a incités, Hervé Mariton et moi-même, à préconiser une réflexion sur la gouvernance de l'APE que je souhaite plus poussée.