Intervention de Martin Vial

Réunion du 2 décembre 2015 à 11h15
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Martin Vial, commissaire aux participations de l'état, directeur général de l'Agence des participations de l'état :

L'État n'est pas inactif : nous avons souscrit à l'augmentation du capital du LFB de 230 millions qui sera libérée en plusieurs tranches jusqu'en 2018 – la première tranche de l'augmentation de capital souscrite en 2015 représente 60 millions d'euros. Il ne s'agit donc pas de brader ni d'abandonner le Laboratoire, mais l'entreprise a des besoins d'investissement importants. Ils ont été pris en compte par l'État et par l'APE.

M. Giraud m'a interrogé sur les relations entre l'Agence et Bpifrance. Nos doctrines sont complémentaires. L'APE agit comme actionnaire de long terme en prenant d'importantes participations, plus particulièrement dans des entreprises ayant un intérêt stratégique souverain ou lorsque des opérations visent à consolider certains secteurs économiques. Bpifrance prend des participations nouvelles dans des entreprises de taille intermédiaire et des PME, et la rotation de son portefeuille sera plus rapide ; elle contribue aussi à doter en fonds propres des entreprises aux côtés d'autres investisseurs. Cette répartition des rôles fait qu'il n'y a pas de zones de frottement. Dans les cas, tels celui d'Orange, où l'APE et Bpifrance ont toutes deux une participation, la stratégie de l'actionnaire est déterminée par l'APE et les choses se passent très bien. Pour ce qui est de la coordination des investissements, l'APE est actionnaire à 50 % de Bpifrance. Je suis membre du conseil d'administration de BPI SA, la holding de tête, et l'un de mes collaborateurs, administrateur de BPI Participations, siège à tous les comités d'investissement. En liaison avec la Caisse des dépôts, avec laquelle la collaboration est excellente, nous participons aux décisions relatives à l'ensemble du portefeuille de BPI Participations.

Je suis, monsieur Rodet, placé sous l'autorité de deux ministres, mais l'APE n'est pas seulement un exécutant, elle contribue à la stratégie de l'État actionnaire. Je l'ai dit dans mon propos introductif, l'État peut avoir d'autres préoccupations, telles que la régulation, les finances publiques, l'équilibre des marchés. Il nous appartient de présenter au Gouvernement des propositions relatives à la stratégie des entreprises que nous avons en portefeuille, propositions qui vont bien au-delà du prochain exercice comptable. Nous le faisons très régulièrement, dans un dialogue avec les dirigeants des entreprises en portefeuille, pour prendre en compte leur intérêt de long terme et viser une croissance rentable. Cette capacité de suggestion est entière et, fort d'une longue expérience de chef d'entreprise d'une part et d'administrateur dans le secteur public d'autre part, je m'attache à contribuer à cette vision de long terme.

Pour ce qui est enfin du rôle d'EDF dans la filière nucléaire, monsieur Fauré, les décisions ont été annoncées avant l'été. Dans le cadre de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, EDF fera évoluer son parc nucléaire et investira dans les énergies renouvelables. Cela crée des contraintes en matière d'investissements futurs. Une fois AREVA NP racheté, EDF aura le leadership dans la construction de centrales.

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