Le droit d'asile fait consensus ; il n'est pas question de le remettre en cause. Je suis toutefois frappé par les maladresses politiques qui suscitent un phénomène d'appel, y compris – car tout se sait – lorsque la France décide de faciliter l'examen des demandes d'asile. Qu'on le veuille ou non, tout cela crée un appel. Or, l'affichage est fondamental. Je me trouvais en Arabie saoudite et en Jordanie lorsque Mme Merkel a annoncé que l'Allemagne s'attendait à accueillir 800 000 demandeurs d'asile en 2015 : l'effet fut dévastateur. Il faut que les responsables politiques déclarent au contraire que le flux sera repoussé ! De ce point de vue, pourquoi l'Ofpra dépêche-t-il des agents dans les campements au Liban pour repérer les personnes susceptibles d'obtenir l'asile politique ? Le résultat est le même : un effet d'appel ! Nous avons l'obligation – comme l'a confirmé le Conseil européen, ce dont je me félicite – de fixer ces populations autour de leur zone d'origine, faute de quoi le phénomène deviendra dévastateur, y compris pour les tenants du droit-de-l'hommisme. D'autre part, la circulation des migrants – y compris en situation régulière – dans l'Union européenne pose problème. Nous sommes en effet voués à les récupérer d'une manière ou d'une autre, puisqu'une directive européenne nous y contraint et que nous ne pouvons pas les refouler. Enfin, je suis atterré par la politique extérieure française concernant le Proche-Orient. Rien n'est fait pour trouver une solution politique, moyennant quoi l'antagonisme actuel devient permanent. Nous suivons la politique d'un pays qui n'a pas accepté un seul migrant et, de surcroît, qui livre dans la zone des milliers de missiles qui finiront par atterrir sur nos têtes : l'Arabie Saoudite !