Monsieur le secrétaire d’État, ma question s’adresse à M. le ministre de l’agriculture, mais je suis certaine que ces sujets vous intéressent également.
La sécheresse qui a sévi ces derniers mois dans le département du Puy-de-Dôme inquiète fortement le secteur agricole. D’importantes pertes fourragères ont été estimées dans tout le département. En tant qu’élue de terrain, j’ai pu moi-même constater l’état désastreux de nos prairies de montagne déjà dévastées par le campagnol terrestre.
Comme vous le savez, la déclaration de calamité agricole dans les zones reconnues comme sinistrées permet à nos agriculteurs de compenser les pertes de productions agricoles en débloquant des aides financières essentielles pour des exploitations souvent déjà en difficulté. Aussi, la décision du Comité national de gestion des risques agricoles de ne reconnaître, au titre de calamité agricole, qu’une faible partie du département, a indigné bon nombre d’agriculteurs du Puy-de-Dôme. Seule la Limagne est en effet concernée.
Malgré les conclusions de la commission d’enquête, établies sur des relevés de terrain effectués en juillet et septembre derniers et validées par le Comité départemental d’expertise, ce dernier ne s’est appuyé que sur des données statistiques et satellitaires générales. Les zones de montagne et de piémont les plus durement touchées comme l’Artense, le Cézallier ou les Dômes sont donc exclues de ce classement au bénéfice des zones de plaine, pourtant bien moins affectées par les pertes fourragères.
N’oublions pas que ces zones de montagne sont gages de la qualité de notre production fromagère. Ce sont les zones du Cantal, du Saint-Nectaire et du Bleu d’Auvergne qui sont concernées. Or, les agriculteurs dans ces zones déjà fragilisées et ravagées par le campagnol terrestre subissent de plein fouet les conséquences de la sécheresse. À cause du manque d’herbe, les vaches produisent en effet moins de lait, ce qui a un impact direct sur la production de Saint-Nectaire, par exemple, et par-là même sur le revenu des éleveurs.
Aussi, monsieur le secrétaire d’État, est-il envisagé d’élargir le zonage pour permettre une indemnisation qui tienne compte des analyses de terrain montrant les conséquences réelles de la sécheresse des exploitations situées en zones de piémont et de montagne ?