Madame la députée, nous sommes confrontés à un niveau de menace qui demeure exceptionnellement élevé. Il faut dire aux Français la vérité : ce n’est pas parce que les attentats qui se sont produits en 2015 s’éloignent que la menace faiblit. Ce qui s’est passé à Istanbul, à Marseille, à Paris, le nombre de personnes que nous arrêtons chaque jour grâce au travail de la Direction générale de la sécurité intérieure, le nombre de filières que nous démantelons témoignent du niveau élevé de cette menace.
Dans le courant de l’année 2015, dix-huit filières de recrutement ont été démantelées par les services de police et de renseignement, à Orléans, à Nîmes, partout en France, des filières qui conduisaient des jeunes, parfois vulnérables, à s’engager sur le théâtre des opérations terroristes, sur un chemin sans retour, car, lorsqu’ils reviennent de telles opérations, ils ne sont guidés que par la violence et la haine. Onze attentats ont été déjoués, dont six entre le printemps et la fin de l’année 2015, attentats fomentés par ceux qui avaient préparé les attentats du 13 novembre. Nous sommes donc face à une menace dont le niveau demeure très élevé.
Comment faisons-nous ? Nous augmentons les effectifs des services de police et de renseignement. Nous leur donnons des moyens en véhicules, en armes, en dispositifs de protection, en outils numériques. Nous agissons au plan européen pour augmenter le contrôle aux frontières, mettre en place le PNR, lutter contre la fraude documentaire. Daech a en effet volé de nombreux passeports vierges pour permettre l’arrivée sur le territoire européen, sous de fausses identités, de personnes représentant un véritable danger pour la nation. Nous faisons aussi en sorte, en liaison avec les acteurs internet, de développer un contre-discours…