Intervention de Guy Teissier

Séance en hémicycle du 12 janvier 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Agression antisémite à marseille

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Teissier :

Monsieur le Premier ministre, j’associe mes collègues Valérie Boyer et Dominique Tian à ma question, qui concerne la terrible agression perpétrée hier, à coups de machette, par un jeune adolescent de moins de seize ans à l’encontre d’un enseignant de l’école juive La Source, située à Marseille, dans ma circonscription. Je tiens tout d’abord à adresser de nouveau tout mon soutien à la victime et à ses proches.

Alors qu’il se rendait à pied à l’établissement où il dispense des cours de théologie, le professeur, portant une kippa, a été agressé par un jeune homme qui avait la ferme intention de le tuer, selon ses propres dires. La victime, qui s’est défendue, a indiqué aux enquêteurs avoir vu beaucoup de haine dans les yeux de ce jeune garçon. Heureusement, un riverain a fait fuir l’agresseur.

Ce qui fait frémir, au-delà de cet acte odieux et révoltant, c’est que l’auteur revendique clairement le caractère antisémite de son geste, accompli au nom d’Allah et de Daech, et sa haine des juifs. Il s’agit d’un adolescent, de nationalité turque et d’origine kurde, présenté comme un bon élève et totalement inconnu des services de police et de justice. Le procureur a annoncé qu’il se serait radicalisé via Internet. Sa famille semblait tout ignorer de sa radicalisation. Il ne fréquentait pas la mosquée.

Alors que la section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie de l’affaire, monsieur le Premier ministre, quels moyens supplémentaires pouvons-nous déployer pour parvenir à identifier ces jeunes gens qui, hors de tout radar, se radicalisent sur Internet ?

L’heure est grave, car ces actes inqualifiables se multiplient. En novembre, un professeur d’histoire d’une école juive de Marseille avait été blessé à coups de couteau. Un mois auparavant, en octobre, un déséquilibré avait agressé deux fidèles et un rabbin. Chaque agression de ce type et la crainte même de la subir sont en soi une tache sur le drapeau tricolore, une injure faite à la République.

Il est urgent de renforcer la sécurité des personnes, plus particulièrement aux abords des lieux publics. Monsieur le Premier ministre, les parents d’élèves des familles juives de Marseille ont peur : que leur répondez-vous ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion