Intervention de Pascal Demarthe

Séance en hémicycle du 12 janvier 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Goodyear

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Demarthe :

Ma question s’adresse à M. Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique.

Monsieur le ministre, en novembre 2014, Jean-Philippe Cavaillé, directeur des ressources humaines de Goodyear Dunlop Tires France, annonçait qu’il n’y aurait aucun repreneur pour l’usine de pneumatiques Goodyear d’Amiens-Nord. Pourtant, en octobre 2013, quelques mois avant la fermeture de l’unité de production et au terme d’un long et âpre combat de six années entre Goodyear et les représentants des salariés, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, avait affirmé qu’il avait reçu une offre de reprise partielle du site amiénois par Maurice Taylor, PDG du groupe Titan. Pascale Boistard, alors députée de la Somme, avait effectué un travail remarquable en tant que rapporteure de la commission d’enquête parlementaire sur le sujet. En janvier 2015, l’usine fermait définitivement.

Au total, 1 008 anciens salariés ont été concernés par le congé de reclassement. Depuis, les représentants du personnel ont lancé plusieurs procédures judiciaires : une action prud’homale pour invalider le motif de licenciement économique et une action de groupe aux États-Unis concernant les maladies professionnelles. Les salariés, qui effectuaient un travail irréprochable au sein du site, sont désabusés.

Ce matin, huit anciens salariés de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord ont été condamnés à vingt-quatre mois de prison, dont neuf de prison ferme, pour la séquestration durant trente heures en 2014 du directeur des ressources humaines et du directeur de la production. Ces huit personnes ont évoqué à la barre un coup de colère face à une direction qui n’apportait aucune réponse à la détresse sociale dans laquelle se trouvaient les salariés de l’entreprise. Comprenant le caractère non prémédité de cette action, Goodyear, comme les deux cadres concernés, avaient, dans une perspective d’apaisement, retiré leur plainte. Si une sanction était nécessaire, car nul ne peut se faire justice soi-même sur le territoire de la République, la sévérité de la décision me pousse toutefois à exprimer ma profonde émotion et mon soutien aux salariés et à leurs familles.

Dans ce contexte, quel signal pouvons-nous envoyer aux 600 salariés…

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