Partant, vous stigmatisez 3,7 millions de binationaux, vous portez atteinte au caractère indivisible de la citoyenneté et vous ouvrez une brèche dans le sacro-saint droit du sol. Non, monsieur le Premier ministre, vous ne rassemblez pas les Français, vous les divisez !
Au nom de la guerre que vous prétendez mener contre le terrorisme, vous vous apprêtez à introduire l’état d’urgence dans la Constitution et vous préparez une loi qui va profondément réformer le code pénal et le code de procédure pénale. Petit à petit, vous détricotez l’État de droit pour installer un État de sécurité. Vous posez les bases d’une société dans laquelle la sécurité prime la liberté, où le juge judiciaire est en retrait par rapport au policier, au procureur, au préfet, et où le législatif est derrière l’exécutif, qui va désormais légiférer par ordonnances.
Au nom de cette logique guerrière, vous nourrissez la peur au lieu d’affirmer les valeurs démocratiques, qui sont pourtant le meilleur rempart contre ce poison.