Au stade de l’expérimentation, nous n’avons pas pour objectif de dresser une liste exhaustive de l’ensemble des établissements ségrégués sur le territoire. Cela n’aurait d’ailleurs pas de sens puisque nous nous fondons avant tout sur le volontariat des départements. L’objectif n’est donc pas quantitatif : il s’agit tout simplement de mener cette expérimentation, là où elle nous semblait le plus justifiée.
Nous avons tout d’abord procédé à un diagnostic partagé sur le territoire à partir d’outils créés spécifiquement par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance. J’ai, avant l’été dernier, mandaté tous les recteurs pour qu’ils rencontrent les nouveaux exécutifs des conseils départementaux et leur proposent un travail d’analyse fine des phénomènes de ségrégation à l’oeuvre dans leur territoire.
À partir du diagnostic, les académies et les départements volontaires ont identifié ensemble un ou plusieurs territoires pilotes. Un département peut compter plusieurs territoires pilotes, ce qui explique que nous menions plus de quinze expérimentations – vingt-cinq environ.
Pour être pilote, un territoire doit compter un ensemble de collèges, pas trop nombreux, entre lesquels pourrait s’exercer le choix des familles, avec une échelle de distance-temps qui rende réaliste le déplacement des élèves – en cas de réaffectation, le temps de déplacement ne devrait pas être insupportable. Il faut également un ensemble de collèges suffisamment ségrégués entre eux.
Le dispositif, je le répète, mobilise quinze académies, vingt départements et vingt-cinq territoires pilotes. Certaines collectivités ont fait preuve d’une vraie appétence pour cette démarche. Maintenant, c’est une entreprise de longue haleine supposant conviction et démonstration par la preuve qu’il est possible de faire progresser la mixité, et ce sans opposition stérile, avec des leviers vraiment efficaces comme les secteurs multi-collèges.