Intervention de Pascal Demarthe

Séance en hémicycle du 12 janvier 2016 à 15h00
Débat sur les politiques publiques en faveur de la mixité sociale dans l'éducation nationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Demarthe :

Madame la ministre, le Gouvernement a fait de la jeunesse la priorité du quinquennat. Les inégalités en termes de réussite scolaire sont, aujourd’hui encore, trop importantes en France. Elles sont la résultante de parcours scolaires soumis au déterminisme social : la culture dominante acquise dans sa plus large part par la socialisation familiale est ensuite celle qui est reconnue et privilégiée par l’institution scolaire.

Le manque de mixité sociale au sein de l’école ne peut que favoriser la reproduction des inégalités, dans la mesure où les élèves fragiles doivent fournir un plus grand effort d’apprentissage et ont, de fait, besoin de moyens plus importants.

Or notre système scolaire est marqué par une forte ségrégation sociale. Dans le classement de l’OCDE, la France figure au trentième rang sur soixante-cinq en matière de mixité sociale à l’école. Surtout, le lien entre le milieu socio-économique dont l’élève est issu et sa performance scolaire est le plus élevé de tous les pays de l’OCDE, selon l’enquête PISA de décembre 2013. Notre pays est donc celui qui est le plus affecté par le déterminisme social.

Parmi les propositions figurant dans le rapport du comité d’évaluation et de contrôle pour empêcher que l’école ne soit un lieu de reproduction des inégalités sociales, je retiens un modèle d’allocation des moyens qui fait des besoins des élèves la priorité, en prenant en compte deux nouveaux critères pour la déterminer : le nombre d’élèves obtenant de faibles résultats aux évaluations nationales et le nombre d’élèves dont les parents sont peu diplômés ou ne le sont pas. L’hétérogénéité des situations scolaires justifie en effet que l’on calcule l’allocation des moyens d’une manière plus ajustée aux besoins effectifs des élèves défavorisés.

Donner plus à ceux qui ont moins, c’est permettre de progresser vers notre objectif de réussite globale du système scolaire français et d’atteindre l’objectif précis que le Gouvernement s’est fixé : ramener à moins de 10 % les écarts de réussite scolaire entre les élèves. Quelles actions l’éducation nationale mène-t-elle d’ores et déjà, ou compte-t-elle renforcer, pour donner plus à ceux qui en ont le plus besoin ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion