Intervention de Najat Vallaud-Belkacem
Séance en hémicycle du 12 janvier 2016 à 15h00
Débat sur les politiques publiques en faveur de la mixité sociale dans l'éducation nationale
En effet, vous avez évoqué l’assouplissement de la carte scolaire engagé par Nicolas Sarkozy. De nombreuses enquêtes démontrent, vous en conviendrez, que c’était une mauvaise décision : Assouplir la carte scolaire sans prendre aucune mesure d’accompagnement aboutit à une situation que nous connaissons par coeur : les familles qui en ont les moyens échappent à la carte scolaire, ce qui renforce la ségrégation pour les autres familles. C’est exactement ce qui s’est passé.
Vous avez ajouté que nous n’avions rien changé lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités. C’est faux puisque Vincent Peillon, mon prédécesseur, dès qu’il est arrivé aux responsabilités, a considérablement remis en question l’assouplissement de la carte scolaire en demandant que les demandes de dérogation ne soient acceptées que si elles sont justifiées – handicap, accueil d’une fratrie ou toute autre raison sérieuse qui mérite le changement d’affectation d’un élève.
Aujourd’hui, lorsque je parle de mixité sociale, je ne m’en tiens pas uniquement à l’outil que constitue la carte scolaire. Nous avons commis l’erreur, au cours des dernières années, de penser « mixité sociale = carte scolaire ». Car la mixité sociale passe par autre chose. Il est normal de revoir la carte là où c’est nécessaire, mais la mixité sociale passe aussi par le développement d’offres pédagogiques d’excellence dans certains établissements et par beaucoup d’autres moyens.
2 commentaires :
Le 14/01/2016 à 10:00, laïc a dit :
"mais la mixité sociale passe aussi par le développement d’offres pédagogiques d’excellence dans certains établissements et par beaucoup d’autres moyens."
Et c'est pourquoi les collèges de quartier doivent tous avoir une offre optionnelle de grec et de latin. Quand on examine le niveau d'un collège avant d'y envoyer ses enfants, on regarde autant le pourcentage de réussite au brevet que l'offre optionnelle en grec et latin. Et s'il n'y a que latin en option, on sait déjà que le collège n'est pas d'un haut niveau.
Maintenant madame la ministre n'a pas trouvé de meilleur idée pour détourner les jeunes de la culture que de supprimer l'option grec et latin. C'est une erreur majeure, qui sera rectifiée, je n'en doute pas, par la nouvelle majorité élue en 2017.
Et je ne dis pas ça par engagement politique, c'est le cadet de mes soucis, c'est par réalisme intellectuel et moral, pour le bien de la jeunesse française et son développement intellectuel plutôt que sa régression.
Le 14/01/2016 à 09:52, laïc a dit :
C'est nul de vouloir revenir sur l'assouplissement de la carte scolaire : si les parents ne peuvent plus choisir l'Etablissement où ils pourront envoyer leurs enfants, soit ils enverront leurs enfants dans le privé, soit ils déménageront, et cela accentuera encore davantage la ghettoïsation des quartiers.
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