Monsieur le député, c’est précisément pour répondre au problème que vous soulevez que le Gouvernement a décidé, le 3 juin 2015, de rapprocher EDF et Areva pour les activités de conception, de gestion de projets et de commercialisation des réacteurs neufs, afin que la filière nucléaire soit plus solidaire, plus performante et plus compétitive, notamment à l’exportation.
Cette décision s’est concrétisée dès le 30 juillet 2015 par la signature d’un protocole entre EDF et Areva. Depuis, des avancées significatives ont été enregistrées sur le plan opérationnel, notamment en ce qui concerne le cycle du combustible nucléaire, avec des accords pour la conversion de l’uranium, le traitement et le recyclage.
La réorganisation permettra à la filière nucléaire française de repartir sur de bonnes bases. En France, la loi de transition énergétique que vous avez adoptée a confirmé que le nucléaire restera un pilier de notre mix énergétique, avec une part de 50 % dans la production d’électricité. Cela signifie que certains réacteurs devront fermer, que d’autres seront prolongés et que de nouveaux réacteurs seront construits sur le même lieu que les anciens. Cette activité va générer des investissements et des emplois, notamment dans toutes les nouvelles filières de formation professionnelle.
À l’exportation, Areva et EDF doivent bâtir ensemble une offre cohérente, compétitive, qui s’appuie sur le savoir-faire industriel français pour conquérir de nouveaux marchés, lesquels seront une des clés du redressement de la filière nucléaire française.
Évidemment, Areva, EDF et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives doivent s’engager pleinement dans la transition énergétique, investir dans les énergies renouvelables et dans l’efficacité énergétique, et par conséquent proposer aussi à l’international une offre mixte entre le nucléaire, le renouvelable et les services intelligents.
Areva a engagé par ailleurs un plan de performance ambitieux sur la question des personnels. Un accord avec les principaux syndicats a pu être signé le 19 octobre. Les départs se feront sur la base du volontariat. Je serai particulièrement attentive à ce que ce plan de compétitivité ne se réalise pas aux dépens de la sûreté. L’Autorité de sûreté nucléaire y veillera également.