Je souhaite revenir sur l’agressivité de la Chine et sur ses pratiques de dumping, soulignées par M. Darmayan durant la première partie du débat.
Vous appelez de vos voeux des actions de protection et vous évoquez deux pistes, monsieur le ministre. D’un côté, l’OMC peut en effet mener des actions anti-dumping, mais la France a-t-elle véritablement pris des initiatives en ce sens ? D’autres États européens l’ont-ils fait, ou des entreprises, sachant que, dans ce secteur, les groupes non chinois sont tout de même des groupes mondiaux ? A-t-on observé des faits précis ? Et, si la procédure est trop longue pour mettre en oeuvre une protection, pourquoi n’actionnez-vous pas la procédure de sauvegarde, qui permettrait de préserver notre sidérurgie ?
D’un autre côté, vous nous dites qu’il faut que l’Europe se protège par des barrières tarifaires. Mais faut-il vraiment que les barrières portent uniquement sur le prix ? Ne conviendrait-il pas de recourir à des règles sociales et environnementales pour mener des actions de protection ?
Vous qui ne passez pas précisément pour un bolchevique, monsieur le ministre, et qui êtes plutôt favorable à la financiarisation de l’économie, ne pensez-vous pas que le capital financier, dans le contexte de la mondialisation, ne connaît pas les limites de l’espace Schengen et que, si vous n’opérez pas une révolution copernicienne, vous échouerez à trouver des solutions durables ?
Comme je sais que vous aimez René Char, je conclurai par une citation du poète : « Signe ce que tu éclaires, non ce que tu assombris. »