Intervention de François-Michel Lambert

Séance en hémicycle du 13 janvier 2016 à 21h30
Débat sur la sidérurgie et la métallurgie françaises et européennes — Débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Monsieur le ministre, je ne reviendrai pas sur tous les sujets qui ont été abordés par mes collègues, mais je salue le rôle défensif, voire interventionniste que doit jouer l’État. Toutefois, nous ne pouvons nous cantonner dans ce rôle : vous l’avez dit vous-même, il est nécessaire d’entrer dans une approche « intégrative » d’économie circulaire –en symbiose avec le territoire où se situe l’activité industrielle.

Permettez-moi de prendre l’exemple d’Alteo, que je connais bien. Producteur d’alumines, gazo-intensif – vous avez indiqué que nous y penserions en 2016 –, Alteo est une entreprise de taille intermédiaire, issue de Pechiney Rio Tinto. Au bord de la fermeture il y a quelques années, le groupe a réussi à reprendre pied sur le marché de l’alumine et de quelques spécialités. S’il a regagné quelques marges, il doit continuer à se renforcer sur la question de l’énergie, et ce malgré ce que j’ai indiqué à propos des gazo-intensifs.

Alteo travaille aussi, on le sait parce qu’il est concerné par les boues rouges, sur les impacts environnementaux. Car ceux-ci, s’ils sont nuisibles pour la société, représentent un aussi un coût pour l’entreprise. Alteo, qui réfléchit à la place qu’il veut occuper dans le territoire, a diversifié son activité, mais surtout repensé son flux de matière et d’énergie. Quant à ces fameuses boues rouges, qui représentent aujourd’hui un coût et un handicap, elles seront demain une opportunité : brevets concernant les traitements de dépollution, apparition de matières nouvelles à partir desquelles le groupe pourra créer de nouveaux produits et aborder cette diversification qui a fortement manqué, notamment à Vallourec.

En appliquant cette démarche, Alteo a créé de la croissance et de la valeur ajoutée, baissé le coût de son énergie à périmètre comparable, réduit son impact environnemental, même s’il reste encore du travail, créé de la richesse et même embauché plusieurs dizaines de personnes en quelques années, ce qui, dans l’industrie lourde, est relativement rare et mérite d’être signalé. Et l’entreprise a encore des marges de progression. Elle a aussi et surtout créé une symbiose industrielle avec d’autres acteurs économiques du territoire, plus modestes et moins visibles mais qui suscitent énormément de richesse et d’emplois.

Quelle politique pourrions-nous déployer à partir d’une approche de symbiose industrielle et d’économie circulaire pour compléter cette démarche défensive que vous avez présentée en préambule ?

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