Certains talents qui trouvent aujourd’hui à s’exercer sur le territoire français pourraient, demain, être tentés de se rendre au Canada ou en Asie, dans des endroits où la fiction et l’animation seraient mieux reconnues et bénéficieraient probablement de meilleurs soutiens financiers.
Pour ces raisons, et à cause des dangers qu’il fait peser sur les diffuseurs privés et sur un secteur de l’animation qu’en tant que ministre de la culture, j’ai le devoir de protéger, de promouvoir et de soutenir, je suis évidemment défavorable à l’amendement.
J’y suis défavorable également en raison de l’effort réalisé par le Gouvernement, avec l’aide du législateur – Patrick Bloche le rappelait – en vue de garantir le retour à l’équilibre des comptes de l’audiovisuel public. Le budget de l’audiovisuel public est important, mais la feuille de route que nous avons confiée à la nouvelle présidente de France télévisions est également ambitieuse. Si nous avons apporté 28 millions d’euros supplémentaires par rapport à ce qui avait été initialement prévu, c’est dans le but d’aider la nouvelle présidente à combler le déficit de 50 millions d’euros qu’elle a découvert en arrivant à son arrivée.
Nous avons réalisé cet effort important afin de permettre au groupe d’assainir ses finances tout en conservant une ambition forte – en tant que ministre en charge de la communication, j’ai en effet assigné à l’audiovisuel public un niveau élevé d’exigence. Soyons responsables : la somme dont le groupe serait privée, entre 15 et 20 millions d’euros, paraît faible en considération de l’ensemble de son budget, mais elle est considérable si on la rapporte au déficit que l’entreprise doit combler cette année.
Après des années au cours desquelles l’ambition de l’audiovisuel public était peut-être moins prise en compte que celle des entreprises privées, nous devons donner un signal clair aux salariés et à la présidence de France télévisions et, compte tenu des efforts déjà réalisés, nous montrer cohérents avec les dispositions récemment adoptées.