Venons-en aux deux autres champs du texte initial : les médias et la signalétique qui, eux, ne soulèvent pas de difficultés particulières.
Tout d’abord, concernant le rôle de la culture et des médias dans l’apprentissage et la pratique des langues régionales : il est à nos yeux important de valoriser ou, encore, de promouvoir le développement d’émissions à thématique régionale.
L’expression artistique peut donner en particulier aux jeunes générations l’envie d’entendre une langue, puis, la motivation de mieux la comprendre et, enfin, la fierté de la pratiquer.
S’agissant de la diffusion de la langue dans l’espace public, nous soutenons ces initiatives dans la mesure où elles permettent aux habitants de renforcer leur sentiment d’appartenance à la culture régionale et, ne le nions pas, ajoute du pittoresque à la visite de certaines villes.
J’ai notamment en tête le métro de Toulouse où le son de la langue est ravivé à chaque station ou, plus près de ma circonscription, les balades touristiques dans les ruelles de la vielle ville de Nice ou, encore, le tramway, dans lequel des annonces sont parfois formulées en deux langues.
L’article 4 de la proposition de loi prévoyait initialement la traduction en langue régionale des inscriptions, signalétiques et principaux supports de communication des services publics.
Les travaux en commission ont amendé le texte : désormais, il est prévu que les traductions ne soient apposées qu’au rythme de la rénovation spontanée des bâtiments et des voies de communication.
Lorsque l’on connaît la situation budgétaire de nos collectivités après les baisses successives et drastiques de la dotation globale de fonctionnement, cette disposition est plus qu’une mesure de bon sens : une mesure de sagesse.
Ce constat posé, a-t-on vraiment besoin de figer ce dispositif dans la loi alors que partout en France des collectivités sont volontaires pour traduire les supports de communications, comme en témoignent de multiples exemples ?
Pour approfondir le développement de la langue, il serait certainement plus utile d’accompagner les mairies et les conseils départementaux et régionaux afin qu’ils proposent des traductions homogènes plutôt que de les contraindre.
Mes chers collègues, la proposition de loi que nous examinons est indéniablement en deçà de l’ambition de ses auteurs. Au moment du vote, un certain nombre de députés UDI, dont je fais partie, se demandent si de telles dispositions méritent vraiment une loi. C’est pourquoi notre groupe s’abstiendra.