Cet article relatif à l’immersion, qui figure au coeur de la proposition de loi de notre collègue, est essentiel. J’y souscris entièrement : nous devons aller au bout de cette logique.
C’est une question essentielle pour la transmission de nos langues, à une époque où la transmission familiale, même dans des régions comme l’Alsace – mon collègue Hetzel le disait à l’instant – ne s’effectue plus comme naguère. En Bretagne, la tradition familiale, hélas, connaît également des difficultés réelles – on peut le regretter, mais c’est une donnée.
Une transmission scolaire, nullement obligatoire, est donc nécessaire. S’effectuant à la demande des parents, sans aucune obligation, elle est encore plus importante dans une région comme la Bretagne, qui, à la différence de la Catalogne du Nord, au Pays basque, à l’Alsace ou à la Flandre, n’est pas adossée à de vastes mondes linguistiques, situés de l’autre côté de la frontière. Les relations ne sont pas de même nature en Bretagne, malgré des échanges fréquents avec nos « cousins » gallois, irlandais ou écossais.
Une méthode a fait la preuve de cette capacité à transmettre : la méthode selon l’immersion. Il est donc indispensable que nous puissions pratiquer l’immersion, c’est-à-dire utiliser une langue régionale, non seulement pour l’apprendre mais aussi pour l’utiliser dans d’autres disciplines et dans la vie quotidienne des établissements scolaires concernés. L’immersion n’est aucunement une menace, notamment pas pour les élèves, dont la capacité d’apprentissage de la langue française n’est pas mise à mal. Au contraire, ces élèves rencontrent de réels succès dans l’enseignement, les résultats au baccalauréat en attestent, le lycée Diwan étant classé parmi les tout meilleurs de Bretagne.
Il ne s’agit pas non plus d’une quelconque agression envers la langue française, puisque celle-ci n’est pas oubliée. Mais, disons-le clairement, la transmission exige une immersion plus renforcée que la parité horaire, au moins à certains moments de la vie scolaire, notamment à son début. C’est pourquoi, si nous voulons que ce texte ne soit pas réduit à néant comme il l’a été en commission, il faut absolument revenir à une autorisation de l’immersion.
Cela ne change finalement rien, puisque celle-ci existe déjà. Elle est pratiquée ; simplement, il faut la protéger pour que, demain, l’initiative d’un recteur ou d’un inspecteur d’académie n’aboutisse pas à remettre en cause cette méthode tout à fait positive. Il est donc indispensable que nous adoptions cet amendement et les sous-amendements que j’ai défendus.