J’estime moi aussi que le fait qu’un autre groupe présente des amendements ou des sous-amendements ne dévalorise pas pour autant ceux-ci ; c’est pourquoi je retirerai l’amendement no 37 au bénéfice des amendements déposés par mon collègue et ami Marc Le Fur.
Une remarque, toutefois. L’idée que l’enseignement d’une langue serait préjudiciable à l’apprentissage d’une autre est une des sottises les plus remarquables que l’on puisse entendre. Je ne citerai qu’un auteur, qui parlait et écrivait plutôt bien le français, d’autant qu’il l’avait appris à l’âge de sept ans. Cet auteur a écrit : « J’avais plus de six ans que je ne comprenais pas encore plus de français ou de périgourdin que d’arabe. » Il avait en effet été enseigné, du fait de la volonté de son père, en latin – qui, soit dit au passage, était à l’époque la seule langue reconnue comme telle, le français étant alors très mal considéré. Cet auteur a commencé à apprendre le français parce qu’il fréquentait une école où l’on parlait entre autres cette langue ; et comme il était en immersion, à sept ans il a commencé aussi à apprendre le périgourdin, car les gens qui vivaient autour de lui, dans son village, ne parlaient pas le français. Cet auteur, qui, du fait de ces enseignements multiples, s’est trouvé être, comme chacun peut le constater en lisant ses Essais, un handicapé linguistique, s’appelait Michel Eyquem de Montaigne !