M. Molac souhaite donner aux pédagogues et aux enseignants la liberté d’enseigner plus ou moins de la moitié du temps en langue régionale. Tout le monde ici est favorable à la liberté pédagogique des enseignants, à une restriction près : les enseignants sont, non pas des travailleurs indépendants, mais des fonctionnaires d’État, et leur mission leur a été confiée par la nation ; c’est cette condition qui limite, au sens noble du terme, leur liberté pédagogique. Les enseignants doivent donc respecter un certain nombre de règles, parmi lesquelles les programmes et les emplois du temps. Parce que nous défendons l’école, nous sommes tous attachés à ces règles. C’est la première raison, au-delà des arguments constitutionnels avancés par Mme la ministre, pour laquelle je ne peux être favorable au rétablissement de l’article 1er dans sa rédaction initiale.
La deuxième raison est strictement pédagogique – et Montaigne ne la connaissait peut-être pas. Nous avons adopté une loi pour la refondation de l’école de la République. Quel qu’ait été notre vote sur ce texte, nous avons tous, sur tous les bancs, insisté sur le fait que ce qui était essentiel, c’était l’apprentissage de la langue française – qui n’exclut pas, bien entendu, celui d’une langue régionale –, dès la maternelle pour l’oral et dès le premier cycle de l’enseignement primaire pour l’écrit, dans le cadre des enseignements dits « fondamentaux ». Comment respecter cette exigence si l’on envisage de ne faire commencer l’apprentissage du français qu’après le CE2 ? C’est en totale contradiction avec ce qui a été voté ou demandé !
Voilà pourquoi je suis défavorable aux amendements ainsi qu’aux sous-amendements.