Intervention de Marie-George Buffet

Réunion du 13 janvier 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

Si d'aucuns ont douté à un moment de la nécessité d'un comité de suivi, nous en voyons aujourd'hui l'utilité. En effet, ce rapport très riche permet de mettre en avant les retards dans la mise en oeuvre de la loi, mais aussi les problèmes qu'elle soulève. À cet égard, ce rapport témoigne d'un certain courage.

Face aux problèmes que vous soulevez, monsieur Durand, devons-nous envisager des suites législatives pour apporter des corrections à la loi ? Quels moyens d'interpellation du ministère envisagez-vous ?

Je voudrais revenir sur la formation.

À la page 53 du rapport, le tableau sur le « sentiment d'être préparé à la profession d'enseignant » est édifiant. Sur les dix pays sondés, c'est en France que les enseignants émettent le plus de doutes sur la pédagogie appliquée aux contenus à enseigner et sur les pratiques de classe dans la matière enseignée. Cela témoigne d'un véritable problème sur le contenu de la formation des enseignants.

En lien avec ce problème, vous vous interrogez sur le transfert des résultats de la recherche vers la formation et sur la professionnalisation effective de la formation et des concours. Nous sommes là face à un vaste chantier sur le contenu de la formation et sur le métier même d'enseignant.

Avec la réforme de l'enseignement supérieur et l'indépendance des universités, se pose parallèlement le problème du pilotage des lieux de formation des enseignants, les ESPE. Comment l'État peut-il mieux jouer son rôle de pilotage, de contrôle des contenus de la formation des enseignants ?

Enfin, votre rapport aborde la question du pré-recrutement. Lors du débat sur la refondation de l'école, je l'avais posée et l'on m'avait répondu sur les emplois d'avenir professeur. Le résultat est mitigé et la question doit effectivement être posée une nouvelle fois.

Je voudrais, en outre, évoquer le ressenti des acteurs.

Hier, dans le débat sur la mixité sociale à l'école, Mme la ministre de l'Éducation nationale a, de nouveau, fait des annonces. La loi n'est pas encore totalement mise en oeuvre que déjà de nouvelles annonces sont faites ! Pour les enseignants, je comprends qu'il soit difficile de leur donner un sens.

Pour les parents, leur ressenti est contradictoire concernant la scolarisation précoce annoncée comme une priorité. En effet, si beaucoup de familles y sont favorables, elles n'ont pas toujours la possibilité de scolariser leur jeune enfant, notamment parce qu'une seule classe est ouverte dans leur ville. Votre rapport indique d'ailleurs que le taux de scolarisation des enfants de moins de trois ans est en léger recul.

Enfin, le rapport indique que les parents demeurent les « fantômes » de l'institution, et analyse la place et le rôle des grandes fédérations de parents d'élèves. De plus en plus de parents créent leur propre comité dans une démarche plus individuelle que collective. Comment revaloriser ces fédérations pour leur redonner une crédibilité auprès des parents ?

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