Monsieur le ministre, l’égalité des chances est bien plus qu’un slogan : elle doit être une politique. Je ne doute pas de vos bonnes intentions, monsieur le ministre, mais force est de constater que les faits contrarient largement vos promesses.
L’égalité des chances, en premier lieu, doit être au rendez-vous des enfants de la République. Dans ma ville de Tourcoing, qui ressemble à tant de villes ouvrières et populaires de France, les enfants ont besoin de l’intervention de l’État et des collectivités territoriales pour établir cette égalité des chances.
Nous venons d’apprendre, monsieur le ministre, une décision incompréhensible de votre ministère : en effet, le dispositif de réussite éducative, qui permet aux enfants ayant des difficultés de langage et de vocabulaire d’être soutenus par des aides individuelles de l’éducation nationale, était jusqu’à présent financé par l’État. Depuis deux ans, et plus encore cette année, les collectivités territoriales doivent consacrer entièrement leur budget au désengagement de l’État : 400 000 euros pour la ville de Tourcoing rien que cette année.
Pour une ville qui connaît déjà 2 millions d’euros de charges supplémentaires du fait des rythmes scolaires décidés par votre gouvernement, une baisse de 200 000 euros pour son conservatoire de musique populaire et, je suis obligé malheureusement de le constater, une baisse de 5 millions d’euros de dotations pendant le mandat de François Hollande, c’est inacceptable – d’autant plus inacceptable, monsieur le ministre, que dans cette ville, 22 % des élèves du collège ont un retard d’un an et 27 % des 15 à 17 ans n’ont pas de diplôme.
Alors, monsieur le ministre, arrêtez les exercices comptables : aidez vraiment l’égalité des chances, aidez vraiment nos enfants des quartiers populaires !