Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 13 janvier 2016 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Nous avons décidé de consacrer cette séance aux relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran. Nous sommes très informés sur ce sujet – nous l'avons notamment évoqué hier avec le ministre des affaires étrangères –, mais nous voulons aller plus loin avec vous ce matin.

Je suggère que vous commenciez, madame Dazi-Héni, par traiter de la situation intérieure en Arabie saoudite. Nous nous posons beaucoup de questions à cet égard. Nous constatons que la diplomatie saoudienne, qui était jusque-là très prudente, est beaucoup plus offensive depuis quelque temps, avec l'intervention au Yémen, la constitution d'une coalition de pays sunnites contre le terrorisme et l'exécution récente de quarante-sept personnes, dont un dignitaire chiite. Que signifient tous ces événements du point de vue de la situation intérieure ? Ces exécutions sont-elles un signe de puissance ou de fragilité du régime saoudien ? Comment analysez-vous les rapports de force au sein de ce régime ? S'agit-il d'un problème entre anciennes et nouvelles générations ? Quelles sont les relations entre la monarchie et le pouvoir religieux, dont l'alliance est à l'origine de la création de l'Arabie saoudite ? Comment les Saoudiens analysent-ils la montée en puissance de l'Iran dans la région, notamment depuis l'accord nucléaire ? On connaît la rivalité multiséculaire qui existe entre les deux pays. Qu'en est-il de la montée en puissance de groupes terroristes en Arabie saoudite ? Il semble qu'un certain nombre de jeunes Saoudiens se réclament désormais de Daech.

Monsieur Rey, je vous propose d'approfondir la question du contexte régional. Nous n'avons pas le sentiment – nous avons interrogé le ministre sur ce point hier – qu'une confrontation directe entre l'Arabise saoudite et l'Iran soit l'hypothèse la plus probable, mais leur antagonisme peut avoir des répercussions dans toute la région et au-delà. Selon vous, quelles sont les conséquences sur la Syrie – nous espérons que le processus de négociation s'ouvrira comme prévu le 25 janvier –, sur le Liban – qui se trouve toujours dans une situation de paralysie institutionnelle, malgré une petite lueur d'espoir – et sur le Yémen, mais aussi sur d'autres pays tels que Bahreïn, qui compte une importante communauté chiite. J'ai accompagné le ministre de la défense à Manama le 31 décembre pour rencontrer les marins français. Lors de l'entretien que nous avons eu avec l'émir de Bahreïn, celui-ci a laissé percer son extrême inquiétude. Nous avons le souvenir des répressions féroces qui avaient eu lieu dans ce pays il y a quelques années.

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