Permettez-moi d'indiquer, à propos de l'amendement précédent, que la région Île-de-France vient, avec d'autres collectivités locales, de créer une SEM – Énergie POSIT'IF – ce qui est la preuve que le service public peut intervenir dans ces domaines.
J'en viens à un amendement très important pour nous. Je l'ai évoqué dans mon intervention lors de la discussion générale. Le dispositif que nous examinons vise à l'établissement d'un bonus-malus qui ne s'attaque pas en profondeur à la structure des tarifs. J'ai bien compris les raisons de ce choix. Pour autant, le Président de la République a, au cours de la campagne électorale, pris un engagement sur la tarification progressive. Plus on consomme, plus on paie cher son énergie. L'amendement vise surtout la question de l'électricité.
Dans la facture d'électricité, il y a la part variable et la part fixe, la part fixe étant l'abonnement.
Comme les appréciations ont divergé sur le montant de l'abonnement, nous avons tenu à faire apparaître les montants des abonnements dans l'exposé des motifs. Celui qui a un compteur à 3 kilovoltampères paiera le plus cher parce que la tarification mise en place en termes d'abonnement n'est pas du tout progressive.
Des associations, notamment la Fondation Abbé Pierre, ont alerté au moment de la mise en place de ces nouveaux tarifs sur le fait que ce sont les petits consommateurs, ceux qui ont les compteurs les plus faibles paient le plus dans l'équilibre global de ces abonnements. Cet équilibre global n'est pas contestable. Ce qui est contestable, c'est que ce sont les plus petits qui paient le plus.
Notre proposition n'est pas révolutionnaire. Elle ne vise pas à introduire une progressivité extraordinaire, mais une proportionnalité. L'abonnement doit être proportionnel à la puissance du compteur. Il n'est pas logique que ce soit le petit consommateur qui paie le plus.
Non seulement c'est injuste, mais c'est totalement inefficace d'un point de vue énergétique et environnemental. Aujourd'hui, on est incité à avoir un compteur surdimensionné par rapport aux besoins. Or le dimensionnement des compteurs dimensionne les réseaux et crée la pointe. Le rapport sur le sujet le démontre.
Au nom de l'intérêt économique, social et environnemental, il faut remettre de la rationalité dans le dispositif, au minimum de la proportionnalité.