Intervention de Axelle Lemaire

Séance en hémicycle du 21 janvier 2016 à 21h30
République numérique — Après l'article 45

Axelle Lemaire, secrétaire d’état chargée du numérique :

Le rapport du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, dont j’ai pris connaissance, pose une problématique importante, difficile à contourner à l’heure où l’on parle de prévention de la récidive et d’accès à internet comme d’un bien essentiel.

J’ai donc estimé utile de me renseigner sur ce qui est fait. Plusieurs expérimentations sont menées dans des établissements pénitentiaires ; leur éventuelle généralisation soulève des questions budgétaires, bien entendu, mais aussi de sécurité. Cela dit, le cadre législatif actuel est suffisamment protecteur pour écarter les craintes en la matière, craintes d’ailleurs en elles-mêmes tout à fait légitimes puisqu’elles concernent la sécurité et le bon ordre dans les établissements.

Lors de certains de mes déplacements, notamment aux États-Unis et dans les pays nordiques, j’ai pu constater le succès de certaines initiatives. Celle de la prison de San Francisco, au coeur de la Silicon Valley, à côté du siège de très nombreuses start-up, permet notamment, à travers la découverte des outils numériques, des réinsertions dans la vie professionnelle, avec des réussites réelles : d’anciens détenus sont même devenus des entrepreneurs à succès.

Dans un avenir plus ou moins lointain, la question ressurgira donc pour les politiques publiques.

Le Gouvernement a inscrit l’accès au numérique dans les établissements pénitentiaires comme un axe de sa stratégie numérique lancée le 18 juin dernier, chose que j’ignorais.

Ce plan prévoit la mise en place, pour les personnes détenues, d’un accès sécurisé et contrôlé ainsi que le développement de services numériques sécurisés et contrôlés d’enseignement et de formation, qui incluent l’apprentissage du code, ainsi que la remise à niveau des cyber-bases dans les établissements qui en sont équipés.

Il est trop tôt pour tirer un premier bilan de l’application de ce plan stratégique, mais je trouve qu’il témoigne d’une volonté d’avancer sur ce sujet, dans le contexte très sensible que nous connaissons actuellement. J’y vois un signe encourageant, madame Capdevielle, pour la proposition que vous avez faite.

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