Cette remarque ne s'inscrit pas dans un débat politicien, il ne s'agit pas d'une attaque contre tel courant politique.
La France, d'une manière générale, a tendance à gérer de manière électoraliste les dividendes politiques créés par la menace sécuritaire, et cela toutes couleurs politiques confondues. Un sentiment profond de la société est lié à une conjoncture historique lourde : nous sortons de la phase d'hégémonie très confortable de la période coloniale et de celle qui a immédiatement suivi. Nous sommes en effet appelés à occuper un rang plus modeste dans le concert des nations. Or nous éprouvons des difficultés à faire la différence entre telle et telle menace. Je ne suis pas pacifiste. Si nous sommes en situation de confrontation, j'entends ajuster mes lunettes pour savoir sur quoi je tape, car il n'est pas question que je m'en sépare pour taper plus fort. J'ai le sentiment que le discours politique ne nous demande plus de comprendre au prétexte que cela reviendrait de fait à excuser – nous l'avons bien constaté, il y a quelques jours, avec les propos impardonnables du Premier ministre,…