Intervention de Joaquim Pueyo

Réunion du 12 janvier 2016 à 16h30
Mission d'information sur les moyens de daech

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoaquim Pueyo :

Mais c'est aussi l'Algérie lorsque le Front islamique du salut (FIS) a provoqué de nombreux attentats, c'est l'Égypte… et, donc, pas seulement l'Occident.

Le sujet est la lutte contre tout ce que représente Daech. Je suis un homme politique socialiste et donc attentif aux valeurs républicaines que nous avons mis beaucoup de temps à mettre en place en France. Vous avez évoqué les dysfonctionnements du « vivre-ensemble » dans notre pays ; or ce n'est pas nouveau : ils existaient également au XIXe siècle quand les ouvriers quittaient le monde rural pour aller travailler dans les mines – et pourtant cela n'a pas débouché sur des attentats tels que ceux que nous venons de subir.

Faut-il lutter contre ce que représente Daech actuellement et sous quelle forme ? En effet, dans plusieurs régions du monde, les fondamentalistes islamiques combattent les libertés démocratiques, ce que représente l'Occident.

Vous expliquez que certains jeunes trouvent en Daech ce qu'ils n'ont pas pu trouver en Occident. Donnez-moi des exemples concrets car quand on entend le témoignage de certaines personnes qui se sont rendues en Syrie, ce qu'elles y ont trouvé n'est pas glorieux : la violence, l'arbitraire, la charia – loi monstrueuse à mes yeux. Aussi, j'y insiste, devons-nous travailler ensemble pour lutter contre Daech ?

Je suis allé aux Émirats arabes unis il y a très peu de temps en tant que président du groupe d'amitié avec ce pays, qui a créé une organisation, appelée Hedaya – peut-être la connaissez-vous –, qui est une institution internationale de formation, de dialogue, de collaboration et de recherche pour lutter, précisément, contre l'extrémisme violent. Les Émirats ont par ailleurs mis en place une nouvelle organisation, Sawab, chargée d'élaborer une contre-propagande contre Daech.

Comme vous êtes chercheur au CNRS, je souhaite vous poser une deuxième question. Je connais bien les pays du Maghreb, moins que vous, certes, mais je me suis rendu des dizaines de fois au Maroc, des dizaines de fois en Tunisie, des dizaines de fois en Égypte – je parle un peu l'arabe égyptien –, or, combien de jeunes Égyptiens m'ont demandé de venir en Europe ! Pas des dizaines, mais des centaines, des milliers ! Pourquoi veulent-ils venir ? Peut-être pensent-ils qu'en Occident il y a des valeurs positives comme la laïcité, la démocratie, la tolérance.

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