Je ne vais pas défendre M. Burgat, il n'en a pas besoin, mais, monsieur Myard, si vous permettez, cette question touche des éléments que nous avons du mal à évoquer entre nous en tant que républicains. En ce qui concerne les individus d'origine maghrébine, puisque l'on ne parle que d'eux, des individus supposés de confession musulmane – enfermement qui parfois pèse beaucoup sur ces Français –, je suis inquiet – j'ai eu l'occasion de l'exprimer devant mon groupe – d'une réalité qui dépasse la dimension socio-économique. Imaginez, en particulier, le silence auquel ils s'astreignent de peur de provoquer. Nous devons nous demander, en tant que républicains – et de toutes tendances confondues –, comment la République peut donner une identité et une citoyenneté sans qu'elles se forgent ailleurs. Or, ce phénomène ne touche plus seulement les gens en difficulté sociale mais également des gens qui ont réussi, et c'est inquiétant.