Vous allez, d’abord, augmenter encore l’immigration vers la France en multipliant les facilités d’obtention des diverses cartes de séjour, comme si l’urgence était d’accélérer l’entrée en France de nouveaux flux d’immigrés.
Vous allez ensuite, peut-être contre votre volonté, compliquer les retours des clandestins vers leurs pays d’origine en rendant plus difficile, à cause de procédures alambiquées, le placement dans les centres de rétention administrative, lesquels permettent l’éloignement effectif des étrangers en situation illégale.
Enfin et surtout, vous refusez d’aborder les vrais sujets, vous interdisant ainsi de rompre avec le chaos migratoire. Nous persistons à vous proposer une tout autre politique, conforme à l’intérêt de la France. La procédure parlementaire, en nouvelle lecture, ne nous permettra pas de défendre tous nos amendements pour définir et mettre en oeuvre cette nouvelle politique.
Toutefois, cinq ruptures nous semblent absolument nécessaires. Une rupture opérationnelle, d’abord. Nous vous appelons solennellement, monsieur le ministre, à démanteler cette zone de non-droit qui, à Calais, constitue une violation permanente de nos lois. Sur le territoire de la République française, il ne peut pas y avoir de jungle, car il n’y a pas de place pour la loi de la jungle : il n’y a de place que pour les règles de droit.
Nous sommes conscients du travail très difficile effectué, sur place, par les fonctionnaires de la police nationale et par ceux qui leur donnent des instructions, et nous leur en sommes très reconnaissants. De fait, nous nous sommes rendus sur place pour dialoguer avec les fonctionnaires de la police aux frontières et les agents des préfectures, et nous sommes, je le répète, pleinement conscients de la grande difficulté de leur tâche sur le terrain. Mais la chaîne de commandement politique, c’est-à-dire le Gouvernement, a le devoir de préparer la mise en oeuvre d’un effort opérationnel d’une nouvelle ampleur.
Tous les individus qui ont commis des actes de délinquance doivent être immédiatement expulsés hors du territoire national pour trouble à l’ordre public. Tous les demandeurs d’asile doivent être assignés à résidence dans des centres d’accueil de demandeurs d’asile – CADA –, et non envoyés dans des territoires ruraux, comme il y a quelques semaines à Saint-Bris-le-Vineux, dans mon département de l’Yonne : décision vaine que celle de transférer ainsi, contre leur gré, 50 personnes qui, à peine installées, sont aussitôt reparties vers d’autres horizons – sans doute ceux du Calaisis. Bref, tous les demandeurs d’asile doivent être assignés à résidence, et tous les étrangers en situation illégale, placés dans des centres de rétention, dont c’est l’objet défini par la loi, jusqu’à leur reconduite hors de France.
Le 13/03/2016 à 15:07, chb17 a dit :
La grande difficulté de la tâche dévolue aux fonctionnaires de police à Calais tient entre autres à ce qu'ils doivent assumer :
- l'inconstance du discours officiel, accueillant d'un côté et expulsant de l'autre (l'Allemagne a le pompon) ; octroyant un terrain puis le faisant vider un peu plus tard ; invoquant le statut des réfugiés pour mieux l'ignorer voire le bafouer; assurant que le choix sera donné aux résidents de la "jungle" de partir ou rester, mais détruisant les pauvres abris...
- le rôle peu glorieux de répandre l'épouvante pour dissuader les réfugiés de rester. Ceci s'accompagnant nécessairement de grande violence. Le camp de concentration de réfugiés, installé à la hâte sur une partie du terrain est, par les conditions de survie qu'il propose, une part de cette violence inhumaine ;
- l'expulsion / déportation vers n'importe où, en pleine trêve hivernale qui légalement est un moratoire à TOUTE expulsion d'un domicile, de gens (oui, des gens et pas des animaux) qui ne demandent qu'à partir... vers la Grande-Bretagne ;
... et tout cela, pour le compte d'un pays étranger !
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