Intervention de Éric Ciotti

Séance en hémicycle du 26 janvier 2016 à 15h00
Droit des étrangers — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti :

Oui, la maison brûle et vous regardez ailleurs en refusant d’agir.

Alors que 1 083 000 migrants sont arrivés en Europe en 2015 et que 2 millions sont annoncés pour 2016, alors que près de 3 800 d’entre eux ont péri en tentant une traversée désespérée, payée en moyenne 7 000 euros à des passeurs qui ont accumulé, en 2015, 8 milliards d’euros de recettes, alors que la France a reçu 77 000 demandes d’asile, soit une augmentation de plus de 22 % en 2015, alors que les deux tiers de ces demandes d’asile seront, vous le savez, rejetées, comme elles l’ont été dans le passé, et que parmi ces déboutés du droit d’asile, seuls 5 % seront éloignés, vous nous proposez de laisser empirer cette situation d’une extrême gravité en adoptant des mesures inadaptées.

Monsieur le ministre, voyons-nous la même réalité ? Ce que je vois, pour ma part, ce sont des Calaisiens apeurés, excédés, prêts à prendre les armes face aux agressions dont ils sont victimes, images que tous les journaux de vingt heures ont diffusées hier soir.

Voilà la réalité à Calais, monsieur le ministre, ne vous en déplaise – et l’outrance de votre réaction face à la motion défendue brillamment par Guillaume Larrivé montre combien ce sujet vous énerve, énervement que nous avions déjà perçu, hier soir, dans un cadre qui appelle pourtant à l’apaisement puisqu’il s’agissait du Paradis latin, où nous assistions ensemble aux voeux d’un syndicat de police. Si vous êtes tendu, c’est parce que vous êtes marqué par l’absence de résultats et la faillite de votre politique.

La réalité c’est qu’aujourd’hui, à Calais, il n’y a plus ni État de droit ni État d’urgence.

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