Je suis quelque peu étonné. Vous nous expliquez que nous ne demandons strictement aucune preuve de capacité d’intégration aux personnes qui arrivent sur le territoire, au prétexte que ce n’est qu’une fois en France que nous pourrons juger de leur capacité d’intégration. Mais, comme le système fait qu’une fois qu’elle est sur le territoire, il est très difficile de renvoyer dans son pays d’origine une personne qui ne se serait pas intégrée, vous comprenez tout le caractère contre-productif de votre réflexion.
Puisque vous avez cité un rapport, je vous en cite un autre, publié par France Stratégie, organisme rattaché au Premier ministre : « Jeunes issus de l’immigration : quels obstacles à leur insertion économique ? ». On y découvre que, pour les jeunes descendant d’immigrés africains, la probabilité d’avoir un emploi stable cinq ans après la fin de leurs études est un tiers plus faible que pour les natifs ou pour les autres immigrés. Ils ont également 25 % de chances de moins d’entrer dans la fonction publique d’État, alors que ses concours sont anonymes et qu’il ne peut donc y avoir de sujets de discrimination, relativement à la couleur de peau, par exemple.
L’explication principale se trouve dans le fait que, dans leurs familles, on ne parle pas la langue de l’école, celle de la République, ce qui ne les aide pas à acquérir les diplômes nécessaires par la suite pour s’intégrer de manière économique. C’est pourquoi je pense que le fait de demander une connaissance suffisante de la langue française pour ces immigrés, avant d’arriver sur le territoire, est une condition nécessaire si nous voulons favoriser leur insertion économique.