Nous voterons contre cet amendement. Cependant, M. Lellouche évoque un sujet incontestablement important : la compétition internationale pour attirer des cerveaux. De ce point de vue, la circulaire Guéant a été désastreuse. Cependant, le problème est réel : il faudrait se préoccuper du seuil au-delà duquel la fuite des personnes qualifiées de certains pays handicape les perspectives de développement. Cette question doit toutefois être réglée à l’échelle internationale. Nous avons par exemple proposé de réfléchir à l’instauration d’une contribution de la part des pays développés qui, tous, cherchent à attirer les cerveaux. Vous avez fait référence à nos hôpitaux, monsieur Lellouche, en affirmant que les médecins étrangers y travaillaient parce qu’il était plus confortable pour eux de rester en France, mais la réalité, c’est que la plupart de nos hôpitaux ne pourraient pas fonctionner sans l’apport d’étudiants en médecine et de médecins étrangers.
Une question se pose donc qu’il faudra traiter un jour à l’échelle internationale : en deçà d’un certain seuil, l’expatriation permet le décollement économique d’un pays, mais au-delà de ce seuil, l’effet s’inverse. Quand 80 % des ressortissants qualifiés vivent en dehors du pays, comme c’est le cas pour Haïti, il n’y a pas de perspective de développement viable à court et à moyen terme.