… dont Véronique Fournier dit qu’il maintient « l’ambiguïté ».
Ce mot est important, venant de la bouche de la présidente du nouveau Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, nommée par vous-même, madame la ministre des affaires sociales : « La première loi Leonetti, celle votée en 2005, nous a enfermés dans une impasse. D’un côté, elle interdit l’euthanasie, c’est-à-dire d’avoir l’intention de faire mourir, et de l’autre, elle dit que l’on peut arrêter toute alimentation et hydratation. N’est-ce pas terriblement hypocrite ? Il ne faudrait donc pas voir dans l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation l’intention de donner la mort ! À mon sens, quand on pratique un arrêt total, on fait une euthanasie, qu’on le dise ou pas. Or la loi interdit l’euthanasie. C’est là l’impasse. Et la nouvelle loi continue de l’interdire. Elle ne fait qu’ajouter la possibilité d’une sédation terminale. Mais heureusement que l’on fait une sédation quand on décide d’un arrêt total d’alimentation et d’hydratation ! C’est la moindre des choses ! C’est vrai qu’avant, ce n’était pas obligatoire. Cela donnait des situations infernales d’agonies qui s’éternisent, des situations dénoncées depuis longtemps au Centre d’éthique clinique de Cochin. Avec la nouvelle loi, on n’accepte toujours pas ouvertement l’idée que, lorsque l’on recourt à ces pratiques, l’intention est de faire venir la mort. L’ambiguïté reste entière. »