Intervention de Christian Eckert

Réunion du 27 janvier 2016 à 16h15
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Christian Eckert, secrétaire d'état chargé du budget :

Que signifie ce discours selon lequel les recettes de 2015 ne se retrouveraient pas en 2016 ! Monsieur Lamour, le budget 2016 a été adopté par le Parlement ; même si vous ne l'avez pas voté, vous connaissez les recettes pour 2016. Le niveau de déficit public pour 2016 aussi est connu, il représente 3,3 % du PIB. Je ne comprends donc pas votre raisonnement.

De même, madame Louwagie, parmi les 10 milliards d'euros de dépenses supplémentaires que vous avez énumérées, les 3 milliards d'euros du programme d'investissements d'avenir sont apportés par la Caisse des dépôts et consignations, pas par le budget de l'État. Les 2,2 milliards pour les armées sont déjà votés : ils sont prévus par la loi de programmation militaire et sont retranscrits dans le budget pour 2016. Et souvenez-vous que les 750 millions destinés à la lutte contre le terrorisme ont été décidés au cours de l'année 2015 et sont également intégrés au budget.

Vous avez raison sur un point : le plan emploi qui a été annoncé par le Président de la République n'est pas intégré dans nos prévisions budgétaires à ce stade. Tout le reste, ce sont des contre-vérités que vous avez pu trouver dans un papier de la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques ou dans le journal L'Opinion de ce matin. Les dépenses que vous avez énumérées sont soit hors du budget de l'État, soit déjà intégrées dans le budget de l'État.

Les 2 milliards pour le plan emploi annoncé par le Président de la République seront recherchés par des cofinancements en cours de négociation, notamment avec les partenaires sociaux et les régions, et ce qui manque sera apporté par des mesures d'économies. L'année dernière, nous avons été capables de dégager plusieurs milliards d'euros en milieu d'année pour couvrir des dépenses imprévues. Cette année, à ce stade, il semble que nous aurons besoin de dégager moins d'économies.

Soyez vigilants, mais ne racontez pas des choses fausses : le Président de la République n'a pas annoncé 10 milliards de dépenses imprévues. Près de 80 % de cette somme figurent déjà dans nos documents budgétaires ; il ne reste que 2 milliards, auxquels vous pouvez ajouter 290 millions qui ont été annoncés pour l'agriculture. Arrêtons de jouer avec de tels montants et d'effrayer le bon peuple de France qui doit y voir des carambouilles ! Vous dites que le déficit de cette année est supérieur à celui de l'année dernière : c'est faux !

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