Intervention de Dominique Nachury

Séance en hémicycle du 2 février 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir des musées des tissus et des arts décoratifs de lyon

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Nachury :

Ma question, à laquelle j’associe mon collègue Georges Fenech, s’adresse à Mme la ministre de la culture. À Lyon, le musée des arts décoratifs et le musée des tissus, qui sont deux musées de France, sont menacés de fermeture. L’un d’eux abrite des objets d’art européen et d’Extrême-Orient, des meubles de Riesener et des Hache, un ensemble unique de majoliques et des centaines de dessins des maîtres anciens, parmi lesquels on peut citer Champaigne, David ou Ingres.

Le second musée contient la plus importante collection de textiles du monde, qui embrasse l’ensemble des aires géographiques et des périodes temporelles. De fait, si les soieries lyonnaises sont à l’origine du musée des tissus, la collection actuelle concerne tous les continents et 4 500 ans d’histoire du textile. Cette collection peut rivaliser avec celles du Metropolitan Museum of Art, du Victoria and Albert Museum et du Los Angeles County Museum of Art. De surcroît, le musée des tissus n’est pas qu’un musée ; c’est également un centre d’études, de documentation, de formation et de restauration reconnu internationalement. En cas de fermeture du musée, le Centre international d’études des textiles anciens quitterait alors Lyon, mais aussi la France.

Le budget actuel des deux musées s’élève à environ 2,5 millions d’euros, dont 45 % font l’objet d’un autofinancement. La chambre de commerce et d’industrie de Lyon, propriétaire des collections et des bâtiments, ne peut plus assurer la vie de ces institutions, parce que son budget a été amputé au profit de l’État de 20 % des taxes versées par les PME, soit un tiers de ses ressources.

Monsieur le secrétaire d’État, l’État ne peut ignorer les mesures prises par Bercy, qui ont un impact, indirectement, sur le ministère de la culture. L’État doit être le moteur pour assurer l’avenir des collections et des musées. La chambre de commerce et d’industrie s’engage à donner les collections et à mettre à disposition les bâtiments. Le président du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes fait le premier pas et est prêt à agir en cofinancement. Mais seul l’État peut et doit être le moteur. La position de Mme la ministre de la culture est donc attendue par les Lyonnais, par les Français et par le monde international des arts, comme l’attestent les signatures de la pétition qui a largement circulé en France et à l’étranger.

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