Intervention de Philippe Armand Martin

Séance en hémicycle du 3 février 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique agricole

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Armand Martin :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’agriculture.

L’agriculture française est au bord de la rupture. Depuis plusieurs mois, toutes les filières agricoles ont connu de graves crises économiques dont les conséquences sont lourdes pour nos campagnes.

Nous ne pouvons pas considérer que ces différentes crises sont exclusivement d’ordre conjoncturel. Faites preuve de sincérité, monsieur le ministre, reconnaissez que l’absence de réforme structurelle accentue les faiblesses de nos filières agricoles ! Faut-il parvenir à un point de non-retour pour que vous agissiez ?

L’agriculture française, dans un contexte de concurrence extrême, est au bord de l’implosion. Il n’est nullement besoin de la rédaction d’un rapport ou de l’installation d’une énième commission pour en faire le constat. Allez à la rencontre des agricultrices et des agriculteurs français, ils vous le diront : ils souffrent de charges trop élevées, de normes toujours plus contraignantes.

Pourtant l’avenir de nombreux territoires ruraux est largement dépendant des productions agricoles. La colère qui gronde dans les campagnes exprime le ras-le-bol d’une profession qui ne dispose pas d’autre perspective que celle de se tuer à la tâche pour des revenus peu élevés.

Monsieur le ministre, assumez les responsabilités qui sont les vôtres. Le monde agricole ne réclame pas plus de subventions, plus d’aides et autres plans de sauvetage ou de relance. Le monde agricole attend des réponses rapides et concrètes aux maux qui sont les siens.

Dernièrement, l’opposition a présenté une proposition de loi en faveur de la compétitivité de l’agriculture et de la filière, visant à assurer un meilleur partage de la valeur ajoutée entre les producteurs et les distributeurs, à faciliter l’investissement, à alléger les charges pesant sur les entreprises agricoles. Vous avez, avec votre majorité à l’Assemblée Nationale, balayé cette proposition d’un revers de manche…

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