Monsieur le député, vous le savez, le Gouvernement a pris ce problème à bras-le-corps. La représentation nationale aussi, puisque, tant dans la loi de transition énergétique que dans la loi biodiversité, un certain nombre de décisions ont été prises. Je rappellerai l’interdiction de l’épandage aérien des pesticides, l’interdiction de l’utilisation des pesticides en vente libre pour les jardiniers amateurs, ou encore l’interdiction des pesticides dans les espaces publics. Je salue d’ailleurs les milliers de communes qui, à travers le territoire français, se sont engagées dans l’action « terre saine, communes sans pesticides ». Cela leur a permis de prendre conscience que l’on peut bel et bien utiliser des produits de substitution, qui protègent la santé publique.
S’agissant des néonicotinoïdes, sujet sur lequel il va falloir également avancer, j’ai reçu le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – ANSES – qui, vous le savez, fait des recommandations. Je souhaite que la représentation nationale les suive et vote des dispositions pour faire reculer les néonicotinoïdes, qui portent une atteinte très grave aux pollinisateurs. Avec le ministre de l’agriculture, dans le cadre du plan Écophyto II, nous nous fixons comme objectif de réduire de 50 % les pesticides.
Enfin, s’agissant des perturbateurs endocriniens, vous le savez, j’ai interdit le bisphénol A dans les biberons et dans les emballages. Il va falloir aller plus loin : je pense notamment au bisphénol S. Je souhaite que la Commission européenne – je lui ai écrit à ce propos, avec plusieurs homologues ministres de l’environnement – soit beaucoup plus offensive sur ce sujet. La France, qui bat des records d’utilisation de pesticides, doit devenir le premier pays au monde non seulement pour la fabrication, sur son territoire, de produits de substitution aux pesticides – ce qui créera des emplois dans le cadre de la croissance verte – mais aussi par son exemplarité s’agissant de l’usage de ces produits, en liaison, d’ailleurs, avec le monde agricole, dont je salue les efforts dans ce domaine.