Intervention de Jean-Frédéric Poisson

Réunion du 2 février 2016 à 13h30
Mission d'information sur les moyens de daech

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Frédéric Poisson, président :

Merci de l'avoir compris aussi rapidement. Je ne voulais pas vous empêcher de vous acheminer vers votre conclusion mais, comme je crois pressentir de nombreuses questions, je préfère que vous développiez ce que vous comptiez nous dire dans le cadre des échanges. Il était important d'apporter des précisions sur ces racines historiques sur lesquelles vous pourrez revenir en cours de débat.

J'ai quelques questions courtes à vous poser. Je vais vous les poser en rafale et vous pourrez y répondre de manière groupée. Premièrement, pensez-vous que l'État islamique (EI) soit l'héritier des printemps arabes ? Si oui, comment pouvez-vous l'étayer ? Je vois l'étonnement se peindre sur le visage de certains collèges, donc je précise : dans la mesure où l'EI se présente comme capable de répondre à certaines revendications des populations, est-il ou non l'héritier des printemps arabes ?

Deuxièmement, en ce qui concerne la géographie de la région, pouvez-vous nous éclairer un peu sur les relations économiques qui existent entre l'EI et les pays avoisinants ?

Troisièmement, constatez-vous que l'EI lève des fonds sur internet ? Vous n'avez pas abordé ce sujet. A-t-il recours au financement participatif dit crowdfunding ? Si oui, dans quelles proportions ?

Quatrièmement, pouvez-vous nous éclairer sur les raisons pour lesquelles nous n'arrivons pas à mettre en place des systèmes juridiques et institutionnels permettant de contrer tous ces moyens ? Il est difficile de croire que l'on puisse stocker sous forme de billets de banque et de pièces sonnantes et trébuchantes quelques centaines de millions, voire de milliards, de dollars de réserves. Il faut bien que ces réserves soient quelque part, c'est-à-dire sur des comptes bancaires. Où sont ces comptes ? Comment y accède-t-on ?

Enfin, en novembre 2015, vous avez déclaré : « la prise de recul doit amener à instiller une dose prudentielle dans la stratégie française. » Pourriez-vous nous préciser ce que vous entendez par « dose prudentielle » et ce que vous comprenez de la « stratégie française » dans cette région ?

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