Après vous avoir écouté avec beaucoup d'intérêt, je voudrais vous poser quatre questions, deux ayant trait à la temporalité et les deux autres à la religion.
Quel est, selon vous, le degré d'adhésion de la rue arabe à l'EI, pas seulement en Syrie et en Irak mais un peu partout ailleurs ? Et à votre avis, quand l'Arabie Saoudite et le Qatar ont-ils cessé d'apporter une aide directe ou indirecte à cette organisation ?
Vous avez souligné, à juste titre, la diversité du salafisme et l'existence d'une tendance piétiste. Le parti al-Nour a participé au gouvernement de Mohamed Morsi, mais il y a aussi de jolis drôles qui taillent des croupières à l'armée égyptienne dans le Sinaï. Pourriez-vous nous donner quelques précisions sur le nombre d'écoles et sur les différences qui les séparent ?
Vous n'avez pas évoqué la dimension eschatologique de la croyance de ces gens que vous avez qualifiés d'anti-modernistes. Ils réagissent à la modernité occidentale et se réfèrent à un âge d'or – l'époque du Prophète – rejetant l'idée qu'il puisse y avoir une progression dans l'histoire, à la différence d'autres religions monothéistes où l'on va de l'alpha à l'oméga. J'aimerais vous entendre un peu sur ce point précis : l'absence de progressisme dans l'histoire, qui implique un retour fondamentaliste à la lecture littérale du Coran.