Je vais aller un peu plus loin dans le sens des deux dernières interventions. Vous avez dit que Daech s'inscrit dans une histoire, celle du délitement politique de la Syrie et de l'Irak, et que l'organisation a finalement répondu à une attente née de la désespérance des peuples de ces territoires. Sans faire preuve d'irénisme, si la religion habille une volonté politique, peut-on imaginer que l'EI va bientôt se déshabiller de ses oripeaux religieux pour s'attacher à conforter les instruments étatiques qu'il a mis en place – l'impôt, l'administration territoriale – pour devenir l'armature d'un futur État ? Je prends beaucoup de risque en disant cela.