Merci pour cet éclairage, monsieur Nabli. Vous avez évoqué des choses qui peuvent paraître contradictoires, c'est-à-dire une espèce d'État sans frontière autour de la communauté, et, en même temps, la nécessité que ressentent les gens de se retrouver autour de spécificités qui font État ou une nation.
Dans votre propos liminaire, vous avez décrit un État qui pratique l'imposition mais aussi la redistribution dans des pays très affaiblis comme l'Irak où la Syrie, qui ne savaient ou ne voulaient plus le faire, et il s'attire ainsi un soutien populaire. Comment briser ce soutien populaire ?
Mes autres questions portent sur l'unité et la gouvernance de Daech. Comment l'unité est-elle encore possible dans cet État sans frontière ? Quelles sont la volonté et la stratégie de ses dirigeants ? Pour autant qu'il y ait une gouvernance à la tête de Daech, à quoi ressemble-t-elle ? Certains de ceux qui vous ont précédé ici ont évoqué une gouvernance qui laisse une place aux tribus et aux pouvoirs locaux. Est-ce viable ?