Intervention de Serge Janquin

Réunion du 26 janvier 2016 à 16h15
Mission d'information sur les moyens de daech

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Janquin :

La situation nous oblige à réviser certains concepts ; mes études de droit international public m'ont appris que tout État se définissait par rapport aux autres et donc par ses frontières ; or, vous nous avez affirmé que l'EI n'en avait pas.

Il est vrai que le Liban cherche à échapper à une histoire de domination violente et terrible, mais il prend le risque de tomber sous la coupe du Hezbollah qui ne s'avérera pas moins féroce.

À l'époque des accords Sykes-Picot, la Russie n'était pas favorable à leur reconnaissance, mais elle les a acceptés comme le reste de la communauté internationale. L'ambassadeur de Russie à Paris et le ministre des affaires étrangères russe, M. Sergueï Lavrov, en défendent maintenant la teneur. Soit on rétablit les États tels qu'ils existaient avant l'essor de Daech, soit on imagine une nouvelle répartition plus conforme aux réalités du terrain. Si l'on cherche à prendre en compte les tribus dans cette tentative de redessiner la carte du Proche et du Moyen-Orient, on risque de favoriser une forte balkanisation et de remettre en cause l'ensemble des fragiles équilibres de la région, y compris dans le conflit israélo-palestinien. Aucun pays de la région ne souhaite ce bouleversement : la Turquie n'en veut pas, l'Iran cherche à gagner en influence mais dans le cadre existant, l'Arabie saoudite sait jusqu'où aller dans la préservation de ses intérêts. Un consensus mou, pas très porteur d'avenir mais garantissant un minimum de vie commune, s'est installé. Seul Daech veut ce changement radical, si bien qu'il me semble que l'Histoire a déjà jugé cette hypothèse.

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