Je pense au budget de la PAC, aux aides d’urgence, aux outils qui permettront de s’adapter aux défis à venir, comme le verdissement de la PAC, la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, le CICE, le Pacte de responsabilité. La France a d’ailleurs joué un rôle majeur pour préserver le budget de la nouvelle PAC. Il faut laisser un peu de temps à la loi d’avenir, adoptée en octobre 2014 : l’agro-écologie devrait à terme permettre aux agriculteurs de maîtriser leur modèle de production, et par là même de préserver leurs gains de productivité.
Aujourd’hui plus que jamais, les agriculteurs demandent avant toute chose de vivre décemment de leur travail, grâce à des prix rémunérateurs. Ce n’est pas le cas actuellement pour les éleveurs porcins et bovins – viande et lait – en France et en Europe.
J’ai rencontré de nombreux agriculteurs et éleveurs à l’Assemblée, comme dans ma circonscription, autour de sujets très divers – autant de problèmes concrets, qui doivent être résolus ensemble. Les agriculteurs eux-mêmes détiennent une partie des solutions. Les politiques et les pouvoirs publics sont là pour les accompagner.
La structuration des filières est un véritable enjeu pour sauver les producteurs. Des initiatives existent et méritent d’être évoquées. En Bretagne, des éleveurs, principalement porcins, revendiquent le regroupement des organisations de producteurs pour peser face aux autres maillons de la filière. Cinq groupements de producteurs ont d’ailleurs décidé d’unir leurs forces pour bâtir ensemble une offre collective capable de valoriser au mieux la production de leurs adhérents.
Dans le lait, une association d’organisations de producteurs vient de se mettre en place. Elle nous a d’ailleurs conviés, Thierry Benoit et moi-même, à son premier conseil d’administration.
Cette nouvelle AOP – association d’organisations de producteurs – Grand Ouest réunit près de 4 200 exploitations qui pourront, ensemble, renforcer le poids des producteurs dans la filière laitière et mettre en place des outils de prévention et de gestion des crises pour pallier les effets de la volatilité des marchés. Elle attend, me semble-t-il, d’être agréée, monsieur le ministre, et d’être rejointe par d’autres organisations de producteurs dont les Coop, par exemple.
Toutefois, la guerre des prix continue entre les enseignes de la distribution depuis la fameuse loi LME – loi de modernisation de l’économie – de 2008. Or à cette guerre des prix, il faut aujourd’hui ajouter la guerre des promotions, qui servent certes à écouler, par les temps qui courent, la production trop importante, mais qui est destructrice de valeur ajoutée et donc dangereuse pour tous : au premier rang se trouvent les éleveurs.